I. La genèse : où le commencement eu lieu.

Les abysses étaient recouvertes de ces pierres noires, sans vie, froides et humides. Et au milieu de ce vide infini, terrifiant. Un jeune homme venait de s’affaler à terre. Il releva doucement la tête, reniflant avec violence, retenant ces pleurs. Il avait froid, il avait faim. Il réalisait que ces membres étaient endoloris. Il prit conscience de sa nudité. Il pleurait doucement, se berçant, allongé à terre en position fœtal, comme un enfant malade.

Il était puni, et maintenant il était seul, dans un monde qui n’en était pas un. Un monde de non-création, un monde de non-vie. Il avait mal, il laissait couler ces larmes le longs de ces joues froides. Deux larmes chaudes ruisselèrent comme le dernier signe qu’il avait de la chaleur qu’il avait connu des astres étincelants. Qui aurait pu croire que dans sa magnifique création Dieu eusse crée un endroit si terrible.

Alors, qu’il se remettait en position assise, pour observer les lieux. Il se rendit compte qu’il n’avait plus aucuns pouvoirs pour le sortir de là. Il prit ses bras, son corps se lançait dans une violente convulsion, de froid, de peine, de jalousie, de colère, de tristesse. Une voix se fit entendre.

-  «  Il y a peu de monde ici! »

Le jeune homme se tut quelques instants, rompant le silence d’un reniflement sonore. Il faisait bien pitié à voir. Mais, qui pouvait le voir dans cette obscurité épaisse? Qui pouvait voir sa faiblesse? Sa nudité?
La voix reprit

-   « Comment te nommes tu? »

Le jeune homme apeuré ne voyait rien, il plissa les yeux pour essayer de distinguer le corps à qui appartenait la voix. Quand il comprit qu’il ne verrait rien, il soupira dans un tremblement vocal. Comme si plus rien n’avait plus d’importance.

-  « Je m’appelles Alex et je suis un ange déchu… »

Ces yeux se remplirent de larmes à ces mots. S’il avait pu imaginer qu’il finirait dans ce monde étrange. C’était ces humains qui avaient tout fichu en l’air, c’était leur faute. Dieu les préférait aux anges. Dieu était injuste. Et, lui, il était seul avec cette voix étrangère qui reprit.

- «  Quand à moi, je m’appelle Légion, car nous sommes nombreux ici. »

Le temps passa dans ce monde inerte. Légion ne se fit jamais apparaitre, mais, il offrit à Axel une compagnie sonore.
Alors que le temps passait les yeux du jeune homme s’habituèrent à l’obscurité. Si bien qu’aujourd’hui, ces yeux sont très sensible à la lumière. Ces yeux, ces beaux yeux, qu’il portait autrefois bleu, étaient devenu si pâle qu’ils ne semblaient ne plus avoir de couleurs.
Et, ces cheveux, étaient devenus noires, avec quelques mèches qui semblaient s’être déteintes dans les ténèbres, et être devenues blanches comme neiges. D’autre, devinrent rouges foncés, comme le sang qu’il rêvait de faire couler.

Dans cet obscurité profonde, il apprit à maîtriser ces nouveaux pouvoirs. Plus les jours avançaient, plus il avait soif de vengeance. Mais, il restait enfermé dans cet Abyss.

Mais, sur terre, il s’était passé quelque chose d’étrange, et le hasard ou ses prières sans doute, firent qu’il fût libérer. Et là commence son histoire. Une histoire de vengeance, un histoire de terreur, une histoire entre terre et ciel, entre démon et ange.
Sous l’apparence d’un humain normal, il s’est glissé dans leurs quotidiens, les faisant disparaître uns à uns avec sadisme, avec régularité et psychose.



Lors de sa Création Axel avait été un ange, discret, timide, et sincère. Il ne fût certes pas le plus connu des anges, sans doute son côté "loup-solitaire" ne lui permit pas d'avoir énormément de contact avec les autres. et le peu d’êtres de lumière qu'il connaissait "avant" il les avait renié.
Il se sentait neuf, il se sentait renaître. Quel âge devait il avoir depuis qu'on l'avait enfermé? 5 siècles environ... Alors, qu'il passait vers ce monde qui s'ouvrait à lui, des souvenirs se ravivèrent. On disait que d'ordinaire, en mourant, on voyait sa vie défiler devant soi. Dans son cas, c'était en renaissant, qu'il voyait sa mort défiler devant lui. Jamais, il ne se sentit plus vivant qu'en ce moment! Il les revivait pour les oublier, et naître sans regrets. Jamais, il ne pourrait être plus déterminé, plus vengeur qu'à cet instant. et rien n'y ferait, ni le temps, ni la passion ne le rongerait. Il vivrait aussi longtemps qu'il lui faudra pour faire de la création divine une erreur.
Il volerait ce monde à son créateur, il volerait cet objet de jalousie, il le ferait sien. Il y en ferait son propre monde, avec ces propres alliés. Il tenait là sa vengeance, détruire l'oeuvre divine, et jouissance des jouissances, corrompre cette race dont Dieu avait fait l'éloge.

Son séjour prolongé dans les noirceurs de l'Abyss en compagnie de Légion lui aura procuré détermination et puissance. Il était plus que prêt, il était fort, il se sentait capable de détrôner son créateur, et même d'affronter les archanges eux-mêmes.
Si avant, il admirait Gabriel, un ange si beau si pur. Si avant, il se souhaitait aussi fort que Mickaël. S'il s’espérait aussi miséricordieux que Raphaël. Aujourd'hui, il n'avait plus de modèle que lui-même. Et, ces modèles étaient devenus des êtres qui le répugnaient, à la botte d'une créateur qui ne les aimait plus. Ils étaient aveuglés par tant de dévotions.

Alors qu'il remontait à la surface de la terre, il se rendit compte qu'il était seul. Ce ne lui était plus arrivé depuis fort longtemps. Le monde tel qu'il l'avait vu la dernière fois était peuplé et resplendissant.
Aujourd'hui les villes n'étaient que décombres et animaux errants. Mais, pire que tout Légion, son seul soutien, n'était pas avec lui. Il ouvrit ces ailes, balayant le sol de grands mouvements amples. se dégageant du sol avec vitesse, s'élevant très rapidement au dessus des anciens gratte-ciels qui faisaient autrefois office de gloire architectural.

Une angoisse lui prit les entrailles. Si les humains étaient tous morts, sans lui laisser l'occasion de se venger? C'est à ce moment là, qu'il vit une chose terriblement amusante, les morts qui se levaient, se tenaient debout, avançaient. était ce cela la gloire de Dieu? Un roi qui règne sur des morts? Son angoisse fut passagère, car des bruits et des cris au loin témoignèrent qu'il restait de la vie humaine sur cette terre. Il y avait de l'espoir pour lui, mais plus pour l'humanité, car il était libre... Mais, il ne pouvait s’empêcher de penser à son ami, encore enfermer dans les profondeurs de l'Abyss, sans qu'il ne l'eut jamais vu.

Son premier réflexe, fut de s'observer dans une glace, qu'il put trouver dans une vielle bâtisse abandonnée. Ses yeux autrefois bleu océan n'avaient plus de teint. Ils étaient si pâle, ils avaient sans nul doute perdu leurs couleurs dans ces ténèbres. Tant de lumière dans ce monde l'aveuglait, mais les effets se diluaient petit à petit.
Ces cheveux, comment étaient ils avant? Il ne savaient plus. Aujourd'hui, ils étaient noires, avec des mèches blanches, et des mèches rouges sangs. *Quels drôles de couleurs* pensait il.
Il s'observa longtemps. Puis, à haute voix face au miroir. Il mit les choses au point. Écoutant sa voix, comme si c'était la première fois. Il se mit à faire un bref résumé de sa situation, histoire d'y voir clair. Puis s'en alla.